Publié le
27
May
2024
Mise à jour le
15
minutes

Interview : Nicolas Bernard de Agoterra

Stephanie
Menezes
Alicia
Birouste

Dans cette interview, Nicolas Bernard, Product Manager chez Agoterra, nous partage son parcours et les coulisses de la première plateforme de suivi des projets et contributions bas carbone. Il nous parle aussi du choix des outils en NoCode pour cette plateforme et les difficultés rencontrées tout en s’interrogeant sur la limite du NoCode.

“Si tu as envie d'aller plus vite, de réduire tes coûts, si tu montes une boîte et que tu n’as pas un budget illimité, franchement… Tu peux aller vraiment très très loin en NoCode.” - Nicolas Bernard

Première question, est-ce que tu peux te présenter et nous parler de ton parcours ?

Moi c'est Nicolas. Je suis chez Agoterra depuis un an et demi à peu près, en tant que Product Manager. J'ai fait une école d'ingénieur en informatique et mathématiques appliqués à Grenoble qui s'appelle l'Ensimag. Lors de ma sortie d'études, je suis arrivé dans une start-up qui n'avait rien à voir avec le NoCode, rien à voir avec l'agriculture, rien à voir avec la transition écologique. On faisait un SaaS à destination des grandes entreprises pour les aider à communiquer en vidéo.

C'est là que j'ai découvert le NoCode et je me suis rendu compte qu’on pouvait avancer rapidement sur des petits projets, des POC, sans prendre de la bande passante des développeurs. Je suis resté là-bas quatre ans, ensuite j'ai eu une petite période de transition durant laquelle j'ai passé du temps à me former aux enjeux de la transition écologique et énergétique. Au bout d'un an, j'avais envie de retourner dans la tech, refaire du produit et c'est là que j'ai atterri chez TerraTerre (aujourd’hui Agoterra).

Aujourd'hui, on est un peu plus d'une dizaine. L’équipe tech est composée de moi et de François qui est développeur chez SuperForge, qui était là avant moi et bossait déjà sur le produit. Mathieu, le fondateur d'Agoterra, avait dès le départ utilisé le NoCode pour gagner en efficacité et réduire les coûts. Après une première version, on a voulu faire une V2 de la plateforme et c'est là qu'on a rencontré Dimitri et François de SuperForge.

Est-ce que tu peux nous en dire plus sur Agoterra (ex-Terraterre) ?

Oui, on a changé de nom parce que TerraTerre en anglais ne sonnait pas très bien et était plus compliqué à dire. L'ambition internationale fait qu'on a dû changer de nom.

L’objectif d’Agoterra est de faciliter et d’accélérer la transition agro-écologique des agriculteurs en leur trouvant du financement. On accompagne des agriculteurs à passer à une agriculture régénérative et bas carbone, en intervenant dans tout le processus complexe qui implique une multitude d'acteurs. On intervient pour apporter du financement via le mécanisme des crédits carbone, car cette transition, elle coûte aux agriculteurs notamment à cause des changements de pratiques et des baisses de rendements temporaires associés.

Un crédit carbone, c'est une tonne de CO2 évitée ou stockée dans le sol. Les sols agricoles ont une capacité à stocker énormément de carbone. On pense beaucoup, quand on parle de stocker du carbone, aux arbres, à la plantation des forêts, etc. C'est un peu la vision de base de la plupart des gens. Mais ce que l’on ne sait pas, c’est que les sols agricoles ont une capacité à stocker énormément de carbone.

Donc au début quand l'agriculteur souhaite s'engager dans cette démarche, on va faire un premier bilan carbone. Donc on va prendre une photo à l'instant T de sa ferme, de toute son exploitation. On va regarder combien de carbone son exploitation émet, combien de carbone son exploitation stocke. Donc ça, c'est ce qu'on va appeler l'année de référence. On va établir avec l'agriculteur une trajectoire de décarbonation qui va durer environ 5 ans avec des leviers agroécologiques.

En fonction de la mise en place de ces leviers au fur et à mesure des cinq ans, on va dessiner une trajectoire. Pour cette trajectoire, on simule que dans 5 ans le nouveau bilan carbone sera de X et donc la différence, c'est le nombre de crédits carbone qui seront générés. Et ce sont ces crédits carbone qu'on va vendre à des entreprises qui souhaitent financer et contribuer à l'atteinte de la neutralité carbone mondiale.

Pourquoi les entreprises achètent des crédits carbone ?

C'est dans le cadre de leur stratégie bas carbone. Cette stratégie s'appelle ERC (éviter - réduire - contribuer). Nous, on se place sur la brique C, la contribution carbone. C'est-à-dire que dans mon entreprise, je fais ma part dans mon coin mais je peux aussi aider certains projets qui ont besoin de financement. En fait la monnaie d'échange dans cette contribution se fait via le crédit carbone. On trouve donc des entreprises et on leur met à disposition une plateforme grâce laquelle elles vont pouvoir suivre l’évolution dans le temps de ces crédits.

C'est là qu’on reparle du NoCode dans toute cette affaire. La proposition d'Agoterra est d'apporter plus de transparence et de traçabilité sur le marché des crédits carbone agricoles (parce qu’un crédit carbone n’est pas tangible, palpable et qu’il y a eu des abus par le passé). Et pour ça, on utilise une plateforme web qui permet aux clients qui ont financé des exploitations, de suivre l'ensemble de la vie du projet, visualiser les pratiques mises en place avec des indicateurs et toute une panoplie d’outils qui va aider les entreprises à valoriser cette contribution.

On leur fournit une boîte à outils qui leur permet de vulgariser tout ça, qui permet de les accompagner à la fois dans leur communication ou même dans leur reporting RSE car il est de plus en plus demandé aux entreprises de le faire sur leur pratique de stratégie carbone et donc leur volet contribution.

Visualisation de l'applicaton Agoterra

La plateforme a donc été développée en NoCode pour des raisons de coûts et de rapidité. Pourquoi Bubble a été choisi à ce moment-là ?

À l'époque, on devait être en 2021, le besoin était clair : faire une plateforme web.

Le NoCode était moins connu, il y a eu une explosion très récente en 2022-2023.Bubble a beaucoup changé, la première fois que je l'ai utilisé, ça devait être en 2019. Il a y plein de choses qui ont évolué et maintenant il y a aussi plein de concurrents. Le choix de Bubble me paraît logique, si je me mets à la place de ceux qui ont dû prendre les décisions, c'était l'outil leader sur le marché du développement du NoCode.

Je pense que les alternatives ne répondaient pas forcément aux besoins. Il y avait aussi une volonté de ne juste pas faire un POC mais de rester longtemps. On ne savait pas à l'époque combien de temps on resterait mais on voulait faire un truc qu’on puisse faire évoluer.

En dehors de Bubble, au quotidien chez Agoterra, vous utilisez d'autres outils NoCode ?

Notre site vitrine est en Webflow depuis le début, je pense. Aujourd’hui tu as soit Wordpress, soit Webflow et pour avoir connu les deux, pour moi c’est Webflow sans réfléchir.

Depuis un an, on travaille avec Make parce que c’est un outil extraordinaire pour traiter des volumes de données importants. Nous, on agrège beaucoup de données de partout et Make nous permet de faire cette synchronisation de données entre différentes sources qu'on va injecter dans Bubble et c’est vraiment puissant. En termes de coût, c'est incroyablement peu cher.

C'est un peu aride au début mais une fois que tu l'as en main… Il y a plein de scripts back-end qu'on aurait fait historiquement sur Bubble dans les back-end workflows et qu'on fait de plus en plus sur Make. En fait, on a plein de scripts Make qui tournent tout le temps pour checker des choses et mettre à jour la data. Donc ça, c'est un peu la bonne révélation de l'année dernière.

On va revenir sur l'histoire de la plateforme. Quel a été le plus gros challenge pour réaliser ce projet ?

Le temps passé pour faire la transition entre la V1 et la V2. Parce que le projet de la V1 développé à l’époque avait été bâti sur un framework qui avait du mal à scaler. Donc quand SuperForge a récupéré le projet pour faire la V2, il a fallu refaire presque tout. Et c’était laborieux de tout refaire.

C'est quoi le challenge actuel pour faire évoluer la plateforme. Est-ce qu'il y a des difficultés par rapport à ça ?

Aujourd'hui, je ne pense pas qu'on soit bloqué par quoi que ce soit. Peut-être qu'un des trucs qui est le plus embêtant c'est que Bubble a mis à jour son moteur graphique. Chaque page doit être refaite, c'est un travail colossal et qu'on ne fait pas donc on accumule de la dette technique. Parce qu’il faudrait refaire tout le front et rebrancher tous les workflows.

Du coup, on est sur l'ancien moteur qui ne gère pas bien le responsive et ça nous oblige à faire plein de contournements alors que le nouveau moteur gère bien toutes ces choses-là, sauf que passer sur le nouveau moteur ça demanderait un à deux mois de travail.Et aujourd'hui vu notre roadmap, on n'a pas envie de décaler tout de deux mois. C'est une question qu'on se pose souvent avec François. Quand est-ce qu'on le fait ? On pense qu'on le fera peut-être cet été quand l'activité sera un peu redescendue et qu’il y aura moins d’enjeux de delivery à court terme.

Est-ce que tu as rencontré une difficulté particulière à la prise en charge du projet ?

Je connaissais déjà Bubble, cela a aidé même si l’app est complexe. En vrai, je trouve que l'énorme problème des apps NoCode reste la documentation. Je suis très frustré par ça. Si tu arrives sur un projet et qu’il n’y a pas de vraie documentation, tu ne comprends rien en fait.

C'est très compliqué. Même après un an et demi, il y a des endroits de la plateforme qu'on n'a jamais refait et quand tu arrives dessus, tu ne comprends pas parce que tu n’as pas l'historique.

Donc pour moi le manque de documentation et la gestion du versioning pour un travail collaboratif sont des sujets d’amélioration pour Bubble.

Les gestionnaires de versions de type Github, quand tu comprends comment ça marche et que tu en as utilisé, je suis très souvent frustré de ne pas avoir ça sur Bubble. Il me semble que c’est possible dans le plan payant supérieur de Bubble mais ça coûte un peu cher pour ce qu’on en ferait. Donc on ne le fait pas mais c’est ce qu’il me manque (commentaires, la documentation, la gestion de version, les branches parallèles etc.) Pour te faire plonger dans un projet, c'est tellement plus simple.

Cependant, même si je suis frustré, je ne peux pas partir parce que mon produit est sur Bubble et le coût de changer d’outil est trop important.

Le vendor lock-in, on le retrouve dans plein de domaines différents. Cependant, il y a des outils maintenant qui essayent de se libérer de ce genre de choses.

Aujourd'hui, si je lance un projet en NoCode, j'aimerais bien essayer de le faire sur WeWeb. Alors après il faut lui mettre un back-end, tu payes un peu plus cher. Mais en tout cas j'aime beaucoup ce qu'ils font et ils ont choisi de se spécialiser et de faire ce qu’ils font très bien. J'en ai entendu que du bien. Enfin voilà, je ne sais pas si on continuera en NoCode encore longtemps, peut-être qu'un jour on fera l'effort de transiter sur du WeWeb avec peut-être un back-end en Xano. Ça, c'est des trucs que j'aimerais bien essayer.

Ça laisse présager un avenir sympa autour du NoCode quand même. J'ai un peu l'impression que ça évolue de manière exponentielle. Je trouve ça assez impressionnant.

Oui, je suis totalement d'accord. Je me suis beaucoup posé la question de jusqu'à quand garder du NoCode. Nous, il y a plein de choses, pleins des datas mais en termes de complexité notre produit n’est pas hypercomplexe. On a un back-office, un admin, une base de données, un front client … Un peu la base du SaaS.On a nos complexités métiers qu’on est capable de représenter en NoCode mais on ne fait pas des volumes colossaux. On ne fait pas de temps réel. On ne fait pas beaucoup de calculs très compliqués non plus. La majeure partie des produits techs peuvent rentrer dans cette case. Bien entendu, il y a plein de cas particuliers notamment tout ce qui est mobile.

Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que si tu as envie de prouver ton produit auprès de ton marché et que tu as besoin d'aller vite aujourd'hui, le NoCode me paraît être la bonne solution. Mais la question que je me suis beaucoup posée en discutant avec plein de gens de l'écosystème du NoCode est “jusqu'où ça vaut le coup de continuer en NoCode” et “à partir de quel moment tu risques de soit perdre en performance, soit perdre en scalabilité, soit d'atteindre un peu la limite des outils NoCode”. Et du coup, tu vas devoir faire un effort pour outrepasser ces limites. C’est-à-dire que parce que ton outil présente des limites, tu vas passer ton temps à tout contourner. J'ai l'impression que je n’ai pas encore trouvé la réponse à “Où est la limite du NoCode ?” Nous, on ne l'a pas atteinte, c'est sûr.

Sinon en changeant d'outil pour une stack intelligente, on peut aller encore plus loin, comme avec Make. Je pense que ça nous a débloqués une nouvelle étape. On peut gérer des volumes de données qui sont vraiment énormes en asynchrone, pour pas cher du tout.Ma question à une époque, quand je suis arrivé était “On a fait du NoCode. Maintenant qu'on a recruté un product manager, est-ce que ce ne serait pas le moment de passer au code traditionnel ?” J'ai parlé avec pas mal de gens qui faisaient du NoCode. Et a priori, je pense qu'on peut aller encore un plus loin. Peut-être même beaucoup plus loin. En termes de produit et de vitesse à laquelle on le fait par rapport au coût vraiment et à l'agilité qu'on a aussi, c'est assez impressionnant.

Mon seul point d'interrogation c'est le jour où on grossit vraiment et qu'on est limité par le fait qu'un dev NoCode tout seul ne puisse pas bosser assez vite, est-ce qu’on sera limité ? Mais voilà, c'est mon avis un peu sur comment on peut scaler, quels sont les usages qui sont “NoCodable” et quels sont les cas où le dev traditionnel est un peu obligatoire mais dans 80% des cas j'ai l'impression que c'est très bien le NoCode.

Est-ce que l’important, ce n’est pas de trouver ce qui va le mieux correspondre  au projet entre code et NoCode ?

Oui, bien sûr c'est clair. Tout est une affaire de contexte. Le dev c’est très bien, mais si tu as envie d'aller plus vite, de réduire tes coûts, si tu montes une boîte et que tu n’as pas un budget illimité, tu as envie de faire tes preuves, franchement… Tu peux aller vraiment très très loin en NoCode. Avec juste du NoCode bien pensé. C'est la même chose qu'avec le dev traditionnel, si ton développeur est mauvais… Ça sera pourri, tu n’iras pas loin mais c'est pour ça qu'il faut réfléchir à plein de choses et aux bonnes pratiques du monde du dev traditionnel qu'il faut reprendre dans le NoCode. Car c’est du NoCode, mais derrière, il faut réfléchir en créant quelque chose qui va durer. Le marché du NoCode se structure donc c'est normal que ça évolue, etc. Mais je pense que finalement avant tout c'est celui qui va concevoir et développer le produit qui réussira ou non à faire quelque chose avec l’outil.

Je reviens un peu sur Agoterra. Comment êtes-vous allés les chercher vos premiers clients ?

Je pense qu'on est allé chercher les premiers exactement comme les derniers. On leur demandant, en allant les voir. Notre boulot, c'est de vendre, d'aller voir les entreprises et de leur donner envie, de leur montrer pourquoi c'est intéressant de financer des agriculteurs.

On est allé les voir et on leur dit “Salut, est-ce que le climat est quelque chose d’important pour vous ? Vous avez une stratégie climatique ? Si vous n'avez pas d'agricole dans votre chaîne de valeur, vous pouvez juste contribuer. Mais si vous avez de l'agricole dans votre chaîne de valeur, ça vaut aussi le coup que vous financiez pour le décarboner.”

Parce que toutes les entreprises ont des objectifs à 2050 au minimum, voire certaines à 2030 des objectifs de réduction de moitié. Elles ont besoin de se faire accompagner et elles ont besoin d'agir sur tous les pans. Que ce soit de l'achat des matières pour le bureau, d'ordinateur, réduire les avions, faire plus de visio, changer la nourriture de la cantine, mieux isoler leur bureau et aussi changer, modifier et aider leurs producteurs de matières premières. Et nous, c'est là aussi qu'on vient s’insérer et comme presque toutes les grosses entreprises ont des objectifs, au moins on a leur attention.

Il y a une nouvelle partie dont je n’ai pas parlé : Récemment, on a aussi développé une offre de décarbonation. Donc qui va plutôt travailler sur la partie R qui est “réduire”. Donc cette nouvelle offre vise à réduire l'empreinte carbone avec les entreprises qui ont dans leur chaîne de valeur des matières premières agricoles et des agriculteurs (que ce soit des entreprises agroalimentaires mais ça peut être aussi des entreprises du luxe, de la pharmacie etc.). Par exemple, tous les parfumeurs qui ont de l'alcool qu'on fait avec de la betterave qui est la même betterave avec laquelle on fait du sucre et qu'on produit dans les hauts de France. C'est une industrie très importante dont on ne parle pas et je pense qu'il y a plein de gens qui ne savent pas que l'alcool, que le sucre blanc qu'on achète vient de la betterave.

On va aussi chercher des entreprises qui souhaitent baisser leur empreinte carbone parce qu’elles ont un bilan carbone dû aux matières premières qu'elles achètent et qu'elles vont transformer. Et donc on leur propose de financer des agriculteurs qui sont dans leur chaîne de valeur donc si on continue sur l'alcool, on va voir une entreprise qui fait du parfum. On leur dit “Si vous achetez de l'alcool à partir de betterave, la production et la création de cet alcool a une empreinte carbone. On peut vous mettre en relation avec des agriculteurs qui sont dans vos bassins d'approvisionnement qui cultivent des betteraves qu'on appelle ‘bas carbone’. Il y aura donc une empreinte carbone moins élevé et donc si vous voulez financer, vous allez pouvoir le faire.”

Donc il y a aussi cette nouvelle offre et la plateforme est en train de s'adapter pour permettre tout ce suivi, cette traçabilité au sein de la chaîne de valeur.

Donc actuellement c'est axé sur la réduction et la contribution. Est-ce que là vous avez déjà une vision des pistes pour l'avenir à nous donner ?

Ce qu’on fait, on le fait bien mais en fait on ne le fait pas encore assez massivement. Il y a encore beaucoup de choses à faire. Donc continuer dans cette direction-là, la réduction et la contribution. Notre métrique numéro 1 reste le financement qui part aux agriculteurs. Donc, on peut le décliner au nombre d'agriculteurs qui ont été soutenus et en nombre de tonnes de CO2 qui ont été évitées ou stockées. Il y a notre rapport d'impact qui est sorti. Il y a les chiffres de l'année dernière mais en fait on a déjà un bel impact.

C'est déjà beaucoup mais en fait c'est que très peu à l'échelle française, à l'échelle européenne et à l’échelle mondiale. Les objectifs sont là, la question c'est comment on fait grossir le projet pour avoir plus d'impact. Pour tout le monde et notamment pour les agriculteurs. On ne les oublie pas dans cette histoire, ils sont hyper importants.

Donc l'idée de financer des fermes c’est aussi dire que les agriculteurs, oui ils ont des clés pour pouvoir stocker du carbone, oui l'agriculture émet des gaz à effet de serre, c'est un quart des émissions de gaz à effet de serre. Mais ce n’est pas qu’à eux de porter le fardeau de cette transition. Ils ont déjà les effets du réchauffement climatique à prendre en compte qui a un impact dès aujourd'hui sur leur culture (il pleut trop, il ne pleut pas assez, il ne pleut pas au bon moment, il fait trop chaud, etc.).

Donc tout ça fait que finalement notre métrique un peu ultime, c'est vraiment le nombre d'agriculteurs et l'argent qu'on est capable de leur envoyer en augmentant potentiellement le prix de la tonne de crédit carbone pour encore plus rémunérer des agriculteurs. Je pense que pour répondre c'est vraiment continuer dans la même direction et avoir encore plus d'impact.

De manière générale, la tech c'est un support pour nous. C'est notre moyen d'apporter de la transparence et de la confiance dans ce marché pour garantir plus d'impact.

On arrive au bout de l'interview. On te laisse le mot de la fin, Nicolas ?

Peut-être reparler du NoCode parce que c'était aussi le but de l'interview. Je pense que le NoCode c’est la rapidité, l'accessibilité et les faibles coûts et donc une opportunité pour toutes les boîtes à impact comme nous ou à mission. Il y a plein d'enjeux sociaux, environnementaux et on sait que le numérique peut aider dans ces enjeux-là.

Donc oui peut-être le mot de la fin, c'est pour relier un peu l'impact et le NoCode. Le fait que ça se popularise et son accessibilité, c'est une bonne chose pour toutes et tous ceux qui veulent monter une boîte à impact. Il y a aussi l’enjeu de lever de l’argent dans le milieu des startups donc quand on veut être une boîte rentable, on parle beaucoup de ça aussi. La tech a un coût énorme qui est difficile à rentabiliser parfois donc ça permet aussi d'aller chercher cette rentabilité. Il y a plein de bonnes choses, c'est encore tout jeune. Hâte de voir la suite.

C'était un bon mot de la fin. Merci beaucoup Nicolas. C'était très sympathique à toi d'avoir répondu à toutes nos questions, on espère que toi aussi lecteur tu t’es régalé !

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