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Publié le
21
November
2022
Mise à jour le
12
minutes

Interview : Olivier Picciotto de Convertigo

Stephanie
Menezes
Dimitri
Nicolas

Dans cette interview, Olivier Picciotto, le CEO de Convertigo, nous parle de son expérience en tant que serial entrepreneur, du marché du NoCode / LowCode et des difficultés à se lancer dans un marché qui n’existait pas encore lors de la création de Convertigo.

"Le monde du NoCode n’est pas monolithique, les produits doivent interagir les uns avec les autres." - Olivier Picciotto

Olivier Picciotto

Est-ce que tu peux te présenter et nous parler de ton parcours ?

Je m’appelle Olivier Picciotto. Je suis ce qu’on appelle un serial entrepreneur. Je suis ingénieur de formation et j’ai commencé ma carrière dans une boîte des services où j’ai appris mon métier. Et même en étant salarié de cette entreprise, j’ai fondé ma première entreprise à côté avec un ami.

Ma grande motivation est l’innovation et toutes les nouveautés liées au monde de l’IT. Aujourd’hui, Convertigo est mon activité principale et c’est la troisième entreprise que je crée.

Bon ça, c’est une partie de ma vie : l’entrepreneuriat. De l’autre côté, je suis aussi pilote d’avion et passionné par la musique et le piano. 😉

Est-ce que tu peux nous parler un peu plus de Convertigo ?

On l’a fondée en 2009 sur une problématique simple : on s’est aperçu que beaucoup d’entreprises présentent des assets et des codes anciens qui ne pouvaient pas être modifiés. Notre objectif est donc de convertir (voici l’inspiration pour le nom) ces applications sur des interfaces utilisateurs plus modernes et de les adapter à de nouvelles interfaces notamment les interfaces mobiles.

Au départ, nous avons utilisé une technologie qui a été très à la mode : le mashup. Grâce à cette technologie, nous avons pu lever 4 millions d’euros à l’époque. Malgré la levée et les prévisions, cette solution n’était pas la bonne. Mais nous avons pu, au fil du temps, développer la solution telle qu’elle est aujourd’hui et qui permet de développer des Web Apps ou des Apps Natives en Low Code (avec très peu de code).

Quelles sont les offres actuelles chez Convertigo ?

Nous avons deux offres actuellement : La plateforme LowCode destinée aux professionnels qui savent coder mais préfèrent développer une solution plus rapidement. Une autre partie, dédiée aux métiers qui n’ont pas de connaissances spécifiques pour créer une application, en NoCode donc vraiment sans code.

Un autre point à mentionner est que Convertigo est une des seules plateformes LowCode en Open Source et “non vendor lockin” (on n’est pas enfermé dans un éditeur).

Pourquoi construire une solution en Open Source ?

Pour nous, le choix a été fait pour des raisons pratiques : on voulait être libres face aux problématiques liées aux achats de la société, aux politiques tarifaires et aux politiques d’usage qui changent. L’Open Source permet aussi à la communauté de travailler sur le projet et de faire foisonner les idées.

Nous sommes vraiment en face d’une disruption aujourd’hui. Dans l’IT, il y a toujours eu une offre en Open Source pour chaque solution. Dans notre secteur, nous serons l’alternative Open Source à d’autres plateformes du marché. 😉

Quel est ton Business model ?

Nous proposons des abonnements tout compris pour le support, l’hébergement, la plateforme et la licence. Selon le modèle choisi, une tarification à l’utilisateur s’ajoute.

C’est un modèle très classique présent sur plusieurs plateformes NoCode et LowCode sur le marché. La seule différence est que nous autorisons l’hébergement on-premise ou sur un cloud privé, mais la tarification reste le même.

Et également, chez Convertigo, on peut aussi divorcer ! Le mariage c’est bien mais le divorce ça peut arriver. C’est-à-dire que les clients peuvent arrêter d’utiliser nos services tiers, comme l’hébergement et le support mais il leur sera toujours possible d’utiliser la plateforme puisqu’elle est Open Source.

Interface de la plateforme NoCode

Comment es-tu allé chercher tes premiers clients / utilisateurs ?

Toujours le même principe : un client apporte l’autre. Le réseau que j’ai pu développer m’a permis de démarrer ce projet par le biais du bouche-à-oreille. Ce qui nous a permis également d’avoir des clients prestigieux.

Et comment tu as pu chercher tes premiers clients dans ta première boîte, c’est-à-dire sans ou avec peu de réseau ?

Je ne sais pas si les lecteurs se souviennent du Minitel, les prémices d'Internet, inventé par France Telecom (je dis vraiment France Telecom et non pas Orange). Il y en avait un par foyer en France, avec plusieurs services inclus. Les PCs sont arrivés et nous avons eu l’idée d’avoir le Minitel dans les PCs. Ce que nous avons appelé des “Émulateur de Minitel”.

Cet émulateur était le produit de ma première entreprise qui était plutôt orienté B2C. Mais nous avons constaté que les plus grands consommateurs étaient les entreprises. France Telecom a aussi remarqué ça et, après un accord, ils ont commencé à distribuer nos produits. Voici les prémices de la construction de mon réseau via cette première société.

Le marché de Convertigo est-il majoritairement français ?

Oui, la France représente environ 70% du CA. Le reste du CA est fait en Europe (hors France), aux USA, en Afrique et on commence aussi en Asie. Nous sommes aussi un des seuls éditeurs LowCode français à avoir un marché international.

Interface de la plateforme LowCode

Quand as-tu décidé de te développer sur le marché international ?

Dès le départ l’international a été ciblé. Tous nos documents et la communication sont faits en anglais. Les gens croient que nous sommes une boîte américaine. 😅

D’ailleurs, nous avons la filiale Convertigo Inc basé à San Francisco qui s’occupe du marché américain.

Est-ce que tu t’es fait accompagner pour le développement de ton projet ?

Pour réaliser un projet il faut avoir l’idée, trouver les technos et l’argent. Les deux premiers, je m’en occupe. Mais pour l’argent, j’avais besoin à l’époque de personnes qui savaient comment aller chercher un financement (notamment des entrepreneurs qui levaient des fonds). Ce qui nous a permis de lever des fonds en moins de 3 mois.

Donc pour tous ceux qui veulent démarrer quelque chose, il faut travailler avec des gens qui l’ont déjà fait avant.

Comment as-tu construit l’interface Convertigo ?

L’interface LowCode est basée sur une ergonomie et des besoins déjà existants dans le marché. L’interface est simple mais très efficace pour les professionnels de l’informatique. De l’autre côté, l’interface NoCode a vraiment été conçue avec la collaboration des designers UX/UI. Nous avons construit des maquettes, élaborées des enquêtes etc.

Cela étant dit, nous avons ces deux interfaces mais le travail n’est jamais fini. Nous sommes en train de préparer la deuxième version du produit NoCode (aka Convertigo Forms). Et de nouveau, des designers UX/UI sont là pour nous aider.

Il y a plusieurs points à considérer lorsqu’on développe un outil. Mais est-ce que tu as un critère important à mentionner ?

Un critère important à considérer est le développement de l’accessibilité. C’est un point éthique et qui va avec le concept d’Open Source : d’être ouvert pour l’ensemble de la population. Et ce point est travaillé pour la V2 de Convertigo No Code Studio (les apps construites pourront être “Accessibles”).

Utilises-tu d’autres outils NoCode dans ton quotidien ?

Pour créer des sites webs, notamment le nôtre, nous utilisons Webflow. Nous utilisons, bien évidemment, Convertigo pour développer des applications qui s’intègrent aussi avec d’autres outils. Nous avons aussi des intégrations avec Make, Airtable et Weglot par exemple.

Le monde du No Code n’est pas monolithique, les produits doivent interagir les uns avec les autres. Et encore une fois, cela fait aussi partie de l’ouverture qui propose l’Open Source !

Tu as vu le mouvement NoCode apparaître. Peux-tu nous en dire plus ?

Oui, effectivement nous avons construit notre entreprise pour travailler sur la techno mashup. Mais c’était après s’être aperçu que pour construire le projet nous utilisions ce qui est considéré aujourd’hui comme du Low Code. Une fois que ces définitions sont sorties, il a fallu faire un travail de repositionnement et d’orientation vers ce “nouveau monde”.

Et comment as-tu pu changer cette vision ?

Pour changer cette vision, nous avons dû changer le discours et commencer à montrer d’abord ce que l’outil était capable de faire, pour dire après coup que c’était du NoCode ou du LowCode. On a dû également récolter beaucoup de feedbacks clients, s’en servir et les exposer.

Il a vraiment fallu effectuer un travail d’évangélisation autour du NoCode / LowCode.

Quel était ton plus gros challenge pour réaliser ton projet ?

C’était d’être en avance sur la façon de penser et de se lancer sur un marché qui n’existait pas encore. Au début, les gens ne croyaient pas à l’idée qu’une personne puisse développer sa propre app ou développer d’autres choses au-delà des MVP en NoCode, par exemple.

Une anecdote : avant, les clients n’achetaient pas les offres que l’on proposait parce qu’ils pensaient que les prestations étaient étrangement peu chères.

Quelles ont été tes autres difficultés lors du développement de ton projet ?

L’acquisition client, qui reste un challenge actuel. Il faut faire de la prospection mais c’est mieux si les prospects viennent vers toi. Pour cela, nous devons travailler la production de contenu. C’est un métier et il faut trouver de bons marketeurs pour faire ça. Nous mettons beaucoup d’énergie sur cette stratégie également maintenant.

Quels sont tes objectifs à moyen et long terme ?

Mon objectif principal est de pouvoir aider le plus grand nombre de gens avec notre solution. Nous avons aussi des axes d’amélioration notamment concernant l’ergonomie de la plateforme LowCode.

Est-ce que tu as des conseils aux lecteurs qui souhaitent se lancer ?

Il faut entreprendre ! Entreprendre, trouver une rupture technologique et l’utiliser. Et surtout s’entourer de gens qui savent faire des choses que tu ne sais pas encore faire.

Merci Olivier pour ton partage d’expérience, c’était incroyable !

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