Interview : Thibault Marty d'Ottho

Thibault Marty nous a raconté comment il a réussi à amener Ottho au sommet des formations NoCode. Cette interview aurait pu aussi être diffusée sous un format vidéo ou audio tellement elle était inspirante. Dans cet échange avec Thibault, on a rembobiné au tout début de son entreprise mais aussi regardé vers l’avenir !

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"Le NoCode apporte beaucoup de liberté aux gens. Aujourd’hui, les personnes ont le pouvoir de construire leur business et leur produit digital." - Thibault Marty

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Est-ce que tu peux te présenter et nous parler de ton parcours ?

Bien sûr ! J’ai un parcours un peu spécifique et légèrement éloigné du NoCode à la base, puisque j’étais plutôt orienté entrepreneuriat. J’ai eu différents projets de business (5 en tout). J’ai toujours été “frustré” par le côté informatique. Dès que j’avais une idée et que je voulais aller plus loin techniquement, j’étais coincé et confronté à des limites. Au-delà de ça, je me suis rendu à l’évidence : la tech est ce qui coûte le plus cher, c’est la plus grosse dépense. De nombreuses personnes autour de moi se sont endettées pour lancer une idée, recruter un CTO avec des coûts énormes alloués à la tech. Au final, je suis retombé sur l’outil Bubble en 2019. C’est à ce moment-là que je me suis dit “pourquoi pas”.

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Du coup, tu as connu le NoCode avec Bubble à ce moment-là ?

J’avais déjà testé Bubble en 2016, sans vraiment accrocher. Et donc, en 2019 j’y ai retouché. Je ne sais pas si l’outil a vraiment changé entre-temps mais ma vision des choses, elle, avait évolué. Et le passionné par le “Growth” que je suis a vu ça comme une opportunité. Car mon premier projet (avant de faire des formations) a été de créer des ressources en ligne pour apprendre le growth hacking. À peine quelques mois plus tard, j’ai switché et transformé l’application en plateforme de tutoriels sur Bubble et construire des use cases spécifiques sous forme de clone d’applications célèbres !

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C’est quoi ta définition du NoCode ?

Alors ma définition du NoCode (la question piège haha) : construire des solutions en ligne (de type SaaS par exemple) sans avoir à écrire de lignes de code. Je dirais qu’il s’agit d’une définition technique du NoCode, il existe aussi une définition plus philosophique du NoCode. Le NoCode permet de servir un ou plusieurs besoins métiers, il permet à des personnes non-tech de se réaliser.

C’est ça que je trouve “awesome” avec le NoCode, il permet bien plus que créer simplement des produits digitaux. Le NoCode est accessible pour n’importe qui.

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Peux-tu nous parler d’Ottho ?

Ottho à la base, c’était de la formation. Pour permettre de former des personnes de différents niveaux en NoCode (principalement Bubble). Aujourd’hui, c’est bien plus que ça ! Il y a à la fois des tutoriels, les formations et le plus important, la communauté. Étant sur un nouveau marché, dans un nouveau métier, on a besoin de repères et de pairs avec qui échanger, discuter et partager.

Ce qui m’a touché par exemple, c’est qu’au NoCode Summit en septembre, il y avait une centaine de personnes de la communauté d’Ottho, c’était dingue ! On avait envie de se retrouver entre nous. Certaines personnes m’ont même dit : “J’ai changé de vie grâce à Ottho”.J’ai le sentiment d’avoir impulsé quelque chose, et c’est hypergratifiant et satisfaisant.Car certains membres de la communauté ont carrément monté leur agence NoCode !

Maintenant qu’il y a tout ça, j’ai envie de passer un cran au-dessus ! Ottho lance sa formation développeur·se, pour à la fois former les professionnel·le·s de demain mais aussi montrer que le NoCode (et Bubble) ce n’est pas que du “gadget”. L’objectif du moment est de “level up” et de comprendre comment travailler en tant que développeur·se Bubble. Voir un projet dans son ensemble pour pouvoir devenir freelance derrière. On amène à la fois les personnes à un niveau pointu de professionnalisation pour être viables sur le marché, mais aussi des normes sur les compétences techniques requises en tant que développeur·se Bubble.

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Pourquoi t’es-tu orienté vers la formation ?

J’ai toujours voulu m’orienter vers la formation mais j’ai commencé par des tutos, ayant constaté un manque de ressources en ligne et en français pour l’outil Bubble.

Par la suite, je me suis rendu compte que je souhaitais rendre la tech accessible (et inclusive) pour que chacun·e puisse atteindre ses objectifs techniques. Et rendre l’apprentissage plus humain.

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Les formations sont-elles uniquement destinées à l'apprentissage de Bubble ?

On forme surtout sur Bubble (notre cœur) mais aussi Adalo et on s’ouvre à d’autres outils NoCode. Car on a identifié 5-6 métiers. Dans un métier, on compte 3 choses :

• Les soft skills
• Les hard skills
• Et le placement : identifier les entreprises qui en ont besoin !

La vision, en tout cas, c’est de rendre la tech accessible à tou·te·s.

Pour revenir aux outils, je m’intéresse beaucoup à Flutterflow, on va voir en début d’année si ça avance de ce côté-là.

Nous avons une expertise Make en interne avec Amandine, mais ce n’est pas notre spécialité.

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Comment fonctionnent les formations ?

Avant de répondre à la question, je dévie un peu pour parler de nos deux publics cibles :

• Les futur·e·s salarié·e·s d’agence NoCode (qui bossent en Bubble)
• Les gens qui veulent se lancer freelance

Être bubbler·euse, ce n’est pas aussi simple. Il n’y a pas de profil type.

Je vais maintenant vous parler de notre nouvelle formation qui dure 4 mois. Elle se compose de la manière suivante :

• Le programme commence par un bootcamp classique de 3 semaines avec les bases de Bubble : moteur responsive, une marketplace et un gros projet.
• À partir de la 4ème semaine on attaque les API et back-end workflow avant de commencer à coder avec du JSON et un peu de JavaScript. Pour passer ensuite aux concepts avancés des bases de données et un peu d’HTML/CSS.
• Ensuite on attaque les concepts de RGPD et de sécurité qui sont tellement importants !
• Et enfin, le gros projet fil rouge, qui permet aux entreprises qui recrutent de bien évaluer les formés. Elles pourront voir les performances des élèves. Leur réel niveau, leurs résultats aux QCM aussi.

La formation est sortie à l’heure qu’il est, la première promo rassemble environ 20 personnes ! Sinon, outre cette nouvelle formation, on continue notre fameux bootcamp qui est passé de 3 à 4 semaines.

Une chose est sûre, c’est qu’avec Ottho, on est jamais seul, car entre les mentors, les alumni, et la communauté entière, on se soutient les uns·es & les autres dans l’apprentissage !

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Quel est le stack NoCode actuel de la plateforme Ottho ?

En Bubble, bien sûr ! Et ce, depuis les débuts. On a pu faire évoluer notre plateforme de formation au fil du temps et l’adapter à nos besoins et à ceux de nos formé·e·s.

C’est ça aussi la puissance du NoCode !

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Comment se compose ta team actuelle ?

La team actuelle est composée de 15 personnes (en comptant les salarié·e·s, alternant·e·s et stagiaires) plus une dizaine de freelance (comprenant des formateur·trice·s). Certaines personnes sont devs, certaines ont une double casquette. La team est répartie à 50% en remote (Nantes, Paris, La Réunion et même en Argentine !) et le reste dans nos locaux à Marseille.

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Ça te fait quoi d’être le “visage” d’Ottho ?

Je suis très fier d’être le “visage” d’Ottho même si aujourd’hui (et j’en suis ravi), il y a d’autres visages plus féminins qui se montrent 👀 (Géraldine, Amandine, Muriel).

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Est-ce que tu t’es fait accompagner pour le développement d’Ottho ?

Au début, j’étais tout seul, enfin pas vraiment : j’avais deux autres associés qui n’étaient pas forcément d’accord avec le côté formation. Moi, je voulais de l’humain et former. J’ai eu des épreuves persos, notamment la naissance de mon fils qui est né handicapé. C’est à peu près à ce moment-là que les deux associés sont partis. Géraldine, la Community Manager est rentrée avec moi tout comme Pascal, un investisseur franco-américain. Ils y ont cru ! C’est là que l’aventure a pris une autre tournure et qu’on a lancé les formations (bootcamp) et officialisé l’entreprise.

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Comment es-tu allé chercher tes premier·e·s élèves ?

C’est une bonne question ! En réalité, les premier·e·s élèves m’ont trouvé en découvrant Ottho via les tutos, ou par nos publicités Facebook (oui, à l’ancienne 😂).

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Tu étais là au début, comment penses-tu que le NoCode va évoluer dans les années à venir ?

Le NoCode a déjà bien évolué ! Mais là, je dirai qu’il y a eu un nouveau tournant depuis début 2022. D’ailleurs certains pays s’ouvrent au NoCode (en Afrique notamment).

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Quels sont tes objectifs à venir ?

Faire grandir Ottho bien sûr, nous sommes en pleine levée de fonds actuellement et c’est le gros challenge du moment. Nous souhaitons aussi développer les formations à l’international en ajoutant une deuxième langue, et s’ouvrir au monde.

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Qu’est-ce que le NoCode apporte aux gens selon toi ?

Le NoCode apporte beaucoup de liberté aux gens. Aujourd’hui, les personnes ont le pouvoir de construire leur business et leur produit digital. Le NoCode leur apporte le choix de se dire “je n’ai pas besoin d’un bac +5 alors que c’est moi qui ai toutes les idées !”.

Le NoCode améliore la vie quotidienne de plein de gens, et c’est ça qui est beau ! Le NoCode est coloré, inclusif et ouvert à tous·tes.‍

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Est-ce que tu as des conseils pour les lecteurs qui souhaitent se former ?

Avant de se mettre à Bubble, je conseille de tester l’outil, de l’appréhender, de bidouiller finalement. Ensuite, je conseille de bien comprendre les tutoriels qu’on suit, et pas uniquement de les copier-coller. Il faut les décortiquer et bien les assimiler pour réellement monter en compétences.

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En conclusion, cet échange tout en fraîcheur et dynamisme nous a marqué·e·s. À la fois humain, riche de sourires et d’optimisme ! Une chose est sûre pour Thibault, le NoCode et Bubble ont beaucoup de choses à offrir. Et de beaux jours à venir. 😉

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