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Publié le
29
June
2022
Mise à jour le
06
March
2024
6
minutes

Interview : Magali Boisseau de Bedycasa

Stephanie
Menezes
Dimitri
Nicolas

Retrouve l'interview de Magali Boisseau, la repeat entrepreneuse qui a redonné naissance à son ancienne entreprise. Elle nous parle de son parcours incroyable, de l’impact de Bedycasa et du NoCode.

“J’ai la certitude maintenant que toute douleur doit être transformée en énergie positive. On l’accepte et on reconstruit quelque chose derrière, même si tout peut s’arrêter le lendemain.” - Magali Boisseau

Magali Boisseau

Est-ce que tu peux te présenter et nous parler de ton parcours ? 🧐

Je m’appelle Magali Boisseau, je suis maman et je suis entrepreneuse (une repeat entrepreneuse). J’ai créé plusieurs boîtes mais j’ai surtout recréé mon ancienne boîte, Bedycasa et je la fais revivre !

J’aime les animaux, la danse et les voyages (même si je voyage un peu moins en ce moment). Et je suis à fond dans le NoCode.

Est-ce que tu peux nous parler de Bedycasa ?

À l’origine, j’ai créé Bedycasa en 2007 suite à une 60aine de voyages que j’avais effectués. J’ai bien senti qu’il y avait quelque chose à faire sur le modèle du tiers de confiance dans le domaine du logement. Au départ, j’ai levé 500k et j’ai fini par lever 3 millions d’euros sur plusieurs années.

Petit aparté : J’ai donc fait partie des 1% de femmes ayant levé 1 million d’euros et plus. Aujourd’hui, en 2022, la statistique est de 1,4%, ça n’a pas trop évolué depuis mais c’est déjà mieux.

Comme beaucoup d’entrepreneurs, j’ai eu beaucoup de hauts et de bas. On commet des erreurs, on essaye de ne pas les reproduire et d’en tirer des leçons. In fine, j’ai recréé, des années plus tard, Bedycasa de façon complètement différente, en suivant mon instinct.

Qu’est-ce que tu veux dire par suivre ton instinct ?

Pendant des années, j’ai enchaîné des boards tous les 3 mois avec mes investisseurs, les rapports, les e-mails, les réunions, les coups de tel, etc. Je passais mon temps à appliquer les idées des autres alors qu’au fond, j’avais une vision différente.

Tout ça à cause de tes levées de fonds ?

En fait, à partir du moment où tu as des fonds dans l’aventure, ce n’est pas tant le montant investi qui peut avoir du poids, mais le type d’investisseur que tu ramènes à ton Board. Mais avec la levée de fonds, on est moins libre, la prise de contrôle est différente parce qu’on a des comptes à rendre forcément et cela peut bloquer l’opérationnel. Autre effet que j’ai ressenti, plus je levais de l’argent plus je devais dépenser. C’était l’effet boule de neige. Je tombais dans une spirale et au lieu d’améliorer mon produit pour mon client, je me suis retrouvée à avoir mes actionnaires "en tant que clients”.

Tu peux rentrer un peu dans le détail sur le moment où les fonds sont entrés au capital ?

En 2014, j’ai fait un mauvais choix en signant avec un fond dont les objectifs étaient à l’opposé des miens. C’est la leçon de ma vie presque. Il vaut mieux tirer des leçons du passé pour construire l’avenir que de rester bloqué dans le passé. En fait, avec le recul, je n’ai pas suivi mon instinct. J’ai clairement vu la chose venir mais j’y suis allée quand même… Le stylo dans les mains, les 14 dossiers devant moi, j’ai hésité à signer, j’étais prête à partir… Je ne l’ai pas fait. Note à tous : on a le choix, tout le temps, à tout moment, même au dernier moment !

As-tu réussi à te désolidariser de ces fonds ?

Non. J’ai dû licencier et on s’est retrouvé à 3. J’ai essayé de me faire racheter à un moment par les gros (TripAdvisor, Blablacar, Booking) mais à chaque fois le problème du fond revenait... J’ai donc dû faire un redressement judiciaire. J’ai fait ce qu’on appelle un mandat Adhoc et un mandataire a été nommé pour trouver un racheteur. Une fois le racheteur trouvé, j’ai fait un deal avec lui pour pouvoir recréer une boîte sur mon concept.

C’est-à-dire ?

Fin 2017, j’ai pris 10% des parts après ce rachat. L’idée était que je sois Directrice Générale et que j’insuffle ma vision. 1 an plus tard, le racheteur m’a viré, puis il a changé la stratégie de communication (dont la charte graphique du site qui n’avait plus rien à voir avec l’esprit original et le ton of voice). Il a également coupé les prix et au final les réservations se sont écroulées.

Chacun a sa propre stratégie et bien entendu que cela est adaptable à chaque cible mais cette dernière n’était tout simplement pas en adéquation avec la communauté de Bedycasa, d’où un désengagement des membres par la suite. Pourtant, on était devenus à nouveau rentables, on avait des boîtes de séjours linguistiques avec lesquelles on faisait des partenariats, des écoles de langues, des séjours moyens et des longues durées, etc. Ça commençait à repartir, on était 8 dans la boîte à ce moment-là. La boîte a donc fait faillite.

La mission de Bedycasa

Une histoire de dingue. Comment as-tu rebondi après ça ?

Après ça il y a eu le Covid, et ma nouvelle aventure chez Wonderbox en tant que Product Builder. J’avais un statut particulier, c’était de l’intrapreneuriat. Cette fois-ci, j’ai suivi mon instinct tout du long ! Et je crois bien que c’est là que j’ai découvert le NoCode ! ☀️

On a fait développer sur Sharetribe une marketplace et on l’a ensuite fait customiser par des développeurs vietnamiens. Mais le “customisé” dans ce contexte, nous a coûté très cher, jusqu’à 50k€. Par contre, la vision de Wonderbox était axée tourisme classique (bateau-mouche, Tour Eiffel, etc.) et moi je voulais faire du tourisme local (atelier, sur-mesure, bien-être, etc.).

Ah et du coup tu as fait quoi ?

Au même moment, le Covid a pointé son nez et le projet a été arrêté. J’ai donc racheté les droits à Wonderbox pour me lancer dessus. J’ai eu le nom de domaine et la base de données mais pas le site web. J’ai donc dû chercher comment faire un site et je suis tombée sur la techno LowCode Bubble. Ça a été une révélation !

Pour me former, j’ai fait un des premiers Bootcamp Ottho. Une superbe expérience. En 3 semaines j’ai pu apprendre à développer les bases d’une marketplace. Pour compléter ma formation j’ai pris des cours avec Gaby de Coaching Nocode Apps. Cette fille est brillante. Tout ça m’a donné envie de reprendre Bedycasa, de le faire renaître.

Parle-nous un peu de Bedycasa nouvelle version ?

J’ai recréé Bedycasa car j’ai envie que les gens regardent le monde différemment, prennent conscience des choses. Nos modèles de société doivent être réinventés. Aujourd’hui avec le changement climatique, les usages différents, la politique, etc. On doit tous jouer un rôle dans cette transformation et les entrepreneurs ont un rôle très important. Bedycasa est un outil pour accomplir cette vision, pour défendre les causes justes, faire le bien et apporter de la valeur à la société.

J’aime beaucoup me laisser inspirer par les peuples Masaï (j’ai vécu parmi eux en voyage), les peuples nomades (peuples racines, autochtone, indigènes) en général. Je trouve qu’ils nous apprennent beaucoup sur la vie. Car quand on regarde au niveau de l’univers, notre galaxie… Nous sommes vraiment tous petits. Et j’ai envie de laisser une trace dans cet univers, on ne sait jamais ce que le lendemain nous réserve. Avec mon passé, j’ai la certitude maintenant que toute douleur doit être transformée en énergie positive. On l’accepte et on reconstruit quelque chose derrière, même si tout peut s’arrêter le lendemain.

Site web Bedycasa

C’est beau. Tu nous expliques ton Business Model sur ces valeurs ?

Oui complètement. C’est un modèle classique de commission sur réservation mais équitable. Hébergeurs et voyageurs, payent la même chose : 7,5% chacun dont 1% d’assurance hébergement qui protège les deux parties. Du coup, nous sommes 2,5 fois moins chers que nos concurrents.

Pas de commission sur les autres frais. Par exemple, le nettoyage des logements est souvent réalisé par des femmes de ménage dans les gîtes et chambres d’hôtes. Ce n’est pas digitalisé, donc aucune raison de prendre une commission dessus. 1% des commissions sont reversées à l’assureur (toutes les réservations sont assurées : incendie, détérioration, etc.). Et pour se faire rembourser pour l’hébergeur, rien de plus simple, une facture ou un devis, même envoyée par photo.

Cet été verra le jour le Club BedyImpact dont la mission est d’avoir un impact positif et concret sur la société et sur notre planète via notamment, le partenariat avec des associations sociales et environnementales. La particularité sera que 30% de toutes les adhésions seront reversées à ces associations. Déjà de nombreux membres sont intéressés par ce club et également de nombreux mécènes. J’ai trop hâte !

Comment es-tu allée chercher tes premiers utilisateurs / clients ?

Le passé m’a donné une communauté qui est hyperengagée. Trouver des utilisateurs pour la renaissance de Bedycasa était donc relativement facile. Par exemple, j’ai 80k personnes dans ma base d’e-mails.

Et sinon au tout début de Bedycasa, quand tu n’avais pas toute cette communauté autour de toi ?

Au tout début, j’allais directement chez l’habitant. J’avais une newsletter et un blog et je discutais avec les gens dans les commentaires des articles de blog. Ça marchait très très bien !

Et côté technique, quels challenges as-tu rencontrés en Bubble ?

Déjà, je trouve que l’outil Bubble est le plus complet du marché (pour l’instant). Par contre, il manque des tutoriels “avancées” ou de support sur mesure quand on souhaite aller sur des fonctionnalités plus avancées.

C’est beaucoup plus proche du développement traditionnel que ce qu’on imagine. Sinon la gestion des langues n’a pas été simple pour moi. Notre calendrier personnalisé de réservations a également demandé beaucoup d’efforts.

Tu me parles de ta team actuelle ?

Je suis dans l’aventure avec Thierry Martin qui est associé maintenant ! On y va prudemment, tranquillement. On prend le temps de respirer (chose que je n’ai pas faite depuis quelques années). Et ça fait un bien fou. On commencera à réembaucher une fois qu’on dégagera assez d’argent pour le faire convenablement. On souhaite prendre le temps de construire la bonne équipe.

Top, et tu as prévu de faire une levée de fonds à un moment ?

Pour l’instant non, on réfléchit plutôt à un modèle de mécénat pour l’apport de fonds et faire grandir la société.

Pour finir, est-ce que tu as des conseils pour les lecteurs ?

J’en ai surtout un : on est jamais mieux servi que par soi-même ! Il faut bien s’entourer mais parfois j’ai envie de dire “Do It Yourself” !

Quelle histoire de folie ! J’espère que Magali t’a fait voyager, t’a donné plein d’idées et de conseils actionnables. Merci Magali !

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