Publié le
04
September
2023
Mise à jour le
8
minutes

Bêta-test : définition et étapes

Lauréline
Suzarte

Après avoir conçu et développé ton produit, il ne te reste plus qu’à le lancer. Dans l’imaginaire collectif, c’est ainsi que ça se passe. Pourtant, avant le lancement il existe d’autres étapes importantes à ne pas négliger et plus particulièrement la phase de bêta-test.

On t’explique tout sur cette étape cruciale : qu’est-ce que c’est exactement, pourquoi la réaliser et de quelles étapes elle est composée. En somme, tout ce que tu dois savoir et faire avant de lancer ton produit en optimisant ses chances de succès.

Qu’est-ce qu’une phase de bêta-test ?

La phase de bêta-test est une méthode de test impliquant directement les utilisateurs. Elle intervient entre la phase de QA (Quality Assurance a.k.a une phase de test pour détecter les bugs, erreurs ou défaillances, réalisée par notre équipe et par toi) et le lancement officiel de ton produit.

Il y a deux types de bêta-test : les ouvertes et les fermées. Les fermées sont restreintes à un nombre d’utilisateurs limité, les ouvertes sont pour tous les utilisateurs.

Pourquoi faire une phase de bêta-test ?

La phase de bêta-test va te servir à mettre ton produit entre les mains de tes utilisateurs afin qu’ils l’expérimentent dans leur environnement réel.

C’est la première fois que ta vision pensée pour apporter une solution va être confrontée à la réalité des usages de ta cible (sauf si tu as eu une phase de tests utilisateurs en amont du développement).

L‘objectif de cette phase est :

  • D’affiner la compréhension que tu as de tes utilisateurs.
  • De vérifier la stabilité du produit, les éventuels bugs, crash et failles de sécurité.
  • De tester plus amplement ta solution sur de multiples configurations et environnements (Windows/Mac, Desktop/Mobile, différents navigateurs, etc.)
  • De compléter et d’améliorer ta roadmap produit grâce aux feedbacks des utilisateurs.

Une autre raison à ne pas négliger est que pendant cette phase de bêta-test les utilisateurs sont beaucoup plus tolérants face aux bugs de ton produit et sont plus enclins à donner des feedbacks.

On ne va se priver de la gentillesse des utilisateurs, hein ? 🤪

Ce à quoi ne sert pas la phase de bêta-test

La phase de bêta-test n’est pas là pour répondre aux questions fondamentales du type :

  • Quel business model dois-je choisir ?
  • Est-ce que mon produit va être adopté ?
  • Mon produit répond-il à un besoin ?
  • Qui sont mes utilisateurs ?

Pour ces questions, la phase de recherche utilisateur est possible avant d’investir dans le développement. La phase de bêta-test n’est pas non plus une phase de test utilisateur. Dans un test utilisateur, on va principalement chercher à vérifier la viabilité du concept et l’utilisabilité de l’interface.

Les différentes étapes d’une phase de bêta-test

les differentes phase de la beta test
Les phases de la bêta-test

Sur cette image, tu peux observer les différentes étapes par lesquelles on doit passer pour réaliser une phase de bêta-test : planning, gestion de l’engagement, recrutement, gestion des feedbacks, exploitation des résultats, itération et lancement du produit.

Le planning

Avec le planning, on va chercher à planifier un cycle d’itération plutôt que l’entièreté de la phase bêta car les résultats d’un cycle d’itération vont influencer le prochain cycle.

Sur un sujet connexe, tu peux aussi lire notre article sur la Méthode Agile.

Voici les différentes étapes d’un cycle itératif :

L’objectif

Chaque cycle itératif va être guidé par un objectif qu’il est important de définir pour ne pas partir dans tous les sens. Un objectif doit être clair et mesurable à l’aide de KPI (Key Performance Indicator) et/ou d’OKR (Objectives and Key Results).

Le Scope

Dans cette partie on va définir :

  • Ce qui va être testé.
  • Ce qui ne va pas être testé.
  • Par quel type d’utilisateur ou persona.

L’approche du test

Pour mesurer efficacement si les objectifs ont été atteints, il faut s’équiper d’un protocole qui va permettre de découper précisément son objectif avec des questionnements précis :

  • Est-ce que cette fonctionnalité est utilisée ?
  • Est-ce que l’utilisateur cherche à effectuer une action (précise) de manière contournée ?
  • Au bout de combien de temps l’utilisateur abandonne une tâche ?
  • Quelle est la rétention du produit ?

Il faut aussi savoir si les utilisateurs doivent être actifs ou passifs dans la remontée des feedbacks.

La durée

On va également fixer le temps que va durer le cycle de test. Cela doit être limité dans le temps. L’autre approche consiste à définir une durée relative et décider d’arrêter la phase de bêta une fois que l’objectif est atteint.

Les outils et le recueil des feedbacks

Le choix de l’outil détermine l’approche. On utilisera un des outils suivant : Canny ou Screeb. Ces deux outils sont détaillés un peu plus loin.

La gestion de l’engagement

La gestion de l’engagement va nous servir à préparer la phase de recrutement mais aussi à avoir de la rétention auprès de tes bêta-testeurs.

Garantir que les utilisateurs soient engagés dans cette phase, c’est rentabiliser l’investissement que tu y as consacré.

Pour ce faire, plusieurs solutions s’offrent à toi :

  • Leur offrir une réduction sur ton produit (les 3 premiers mois gratuits par exemple).
  • Les rémunérer, cela dépendra de la durée de ta phase de test et de ta cible.
  • Créer une communauté autour de ton produit, un Slack ou encore un Circle.
  • Faire les 3 !

Le recrutement

Le recrutement des testeurs pour la bêta est effectué par tes soins suivant nos conseils. Également, le recrutement va dépendre si l’on effectue une bêta ouverte ou une fermée.

Voici quelques sujets qui t’aideront à choisir entre bêta ouverte ou fermée :

Quel budget souhaites-tu investir dans une phase de bêta ?

Si ton budget est relativement faible, une bêta fermée sera plus propice, car potentiellement moins de feedbacks utilisateur à récolter et à traiter.

As-tu des frais de fonctionnements liés à des services tiers que ta plateforme utilise ?

Si oui, alors il peut être préférable de faire une bêta fermée.

Budget Faible vs Budget important

Plus ton budget est important, plus tu peux te permettre une bêta ouverte car elle te demandera plus de ressources humaines et techniques. À l’inverse, moins il est conséquent, plus on cherchera à faire une bêta fermée pour mieux contrôler le budget.

Es-tu sûr d’avoir plus de 50 utilisateurs à ta disposition ?

Si la réponse est non, il sera préférable de faire une bêta ouverte.

Quelle est la capacité technique de ton application en termes de flux ?

Si ton application ne peut pas accepter 500 users sans ramer, alors il est préférable de faire une bêta fermée.

As-tu besoin de qualifier ta cible en amont ?

Si oui, alors ce sera une bêta fermée.

Est-ce que ton produit doit rester confidentiel avant son lancement ?

Si oui, alors ce sera une bêta fermée.

Comment réussir son recrutement ?

Voici 5 étapes pour réussir son recrutement :

1) Faire une landing page : Cela donnera de la crédibilité à la démarche et à ton produit. Les utilisateurs aiment bien savoir là où ils mettent les pieds.

2) Récupérer les e-mails des potentiels participants : On peut te fournir un template d’e-mail à utiliser.

3) Faire un questionnaire de présélection : On te conseille de le faire rédiger par un UX Designer de notre équipe pour être sûr de poser les bonnes questions.

4) Vérifier les résultats et les utilisateurs que tu recrutes : C’est le moment de faire le tri, et nous sommes là pour ça également. Comme pour un processus de recrutement, les candidats doivent être triés sur le volet.

5) Remplir les résultats dans le panel de recrutement

La gestion des feedbacks

Un aspect très important dans la récolte du feedback est la précision d’utilisateurs dans leurs descriptions. Par exemple, ils peuvent envoyer une vidéo ou une capture d’écran pour mieux illustrer dans quel contexte ils ont rencontré un bug. Cela permettra aux équipes de développement de reproduire et corriger le bug rapidement.

Chez SuperForge, on te propose deux outils. Le choix des outils dépend de ton budget, bien qu’ils offrent tous un modèle freemium, leur précision et leurs objectifs diffèrent, ce qui se traduit par des mises en places distinctes. Voyons ces deux outils.

Canny

Canny est un outil de gestion des commentaires des clients. Il nécessite peu de mises en place et propose un nombre d’utilisateurs illimités.

On peut mettre en place des tags (comme “Bugs” ou “Demande de fonctionnalités”), les utilisateurs sont avertis lorsqu’un bug est résolu ou une fonctionnalité implémentée. Il y a une gestion des priorisations avec l’aide de roadmaps produits (payant dans l’application).

Son avantage principal est l’aspect communautaire. Quand un utilisateur fait une demande, tous les autres la voient et peuvent à la fois nourrir une conversation (pour en apprendre plus sur leur besoin) mais aussi voter ce qui te permet de prioriser.

Son désavantage, c’est que tu ne peux pas mesurer ou détecter précisément où l’utilisateur rencontre un problème ou exprime un besoin. Les retours sont parfois vagues, comme “là, ça ne marche pas”.

Screeb

Screeb est une plateforme qui permet d’analyser le comportement des utilisateurs, de poser des questions, de recruter des personnes et d’analyser les données dans un seul endroit.

Ses avantages sont qu’il permet d’avoir une version gratuite jusqu’à 500 utilisateurs et d’obtenir des informations très complètes. Il est à la fois un outil de bêta-test et de recherche utilisateur.

Tu peux mesurer des segments très précis de l’expérience de tes utilisateurs ce qui te permet de mieux contextualiser leur utilisation.

Son inconvénient peut être sa mise en place, qui s’avère un peu complexe mais comme on t’accompagne, il n’y a en réalité pas d’inconvénient.

Cet outil est vraiment dédié pour un accompagnement avec un Product manager ou un UX designer du moins pour la mise en place de ton cycle d’itération.

L’exploitation des résultats

Bon, ça y est, c’est l’heure de la récolte ! 🍎

Avant de mener les prochains axes d’amélioration, on propose une rétrospective pour répondre à ces questions :

  • Est-ce que l’objectif qui a été fixé pour ce cycle de test a été atteint ?
  • Si non, est-ce que cette phase t’a apporté de la connaissance ?
  • Est-ce que les utilisateurs ont été suffisamment engagés ?
  • Est-ce que tu as obtenu une adoption de ton produit ?
  • Quel est le taux de stabilité du service lors de son utilisation ?
  • Le service a-t-il présenté des failles de sécurité ?

Cette rétrospective va te permettre de mieux exploiter les résultats et de prioriser les actions à mener pour améliorer ton produit. La bonne nouvelle : c’est que les outils proposés sont vraiment calibrés à la prise de décision.

Tu peux aussi te définir un “User impact score" avec une échelle de 1 à 5 pour t’aider à prioriser les retours des utilisateurs :

  • 1 : Pas d’impact.
  • 2 : Peu d’impact.
  • 3 : Impactant mais non bloquant.
  • 4 : Bloquant mais des solutions alternatives existent.
  • 5 : Bloquant et aucune solution alternative existe.

Un conseil à prendre en compte : Ce n’est pas parce qu'un utilisateur te demande une fonctionnalité que son besoin est représentatif de l’ensemble de tes utilisateurs.

L’itération et l’amélioration

Désormais, il faut apporter les améliorations que tu as pu travailler grâce aux données obtenues. On t’invite vivement, après améliorations, à :

  • Soit relancer un cycle de test pour confirmer que les nouvelles solutions mises en place fonctionnent.
  • Soit faire une phase de tests utilisateurs.

Toujours dans un souci de gestion de ton budget, tu peux très bien découper et étaler les phases d’améliorations dans le temps, sur plusieurs mois. Garde le contact avec tes utilisateurs en publiant la roadmap de ton produit, cela leur montrera non seulement que tu les as écoutés mais aussi de les tenir en haleine.

Si l’ensemble des objectifs fixés ont été accomplis alors le produit est prêt à être lancé et peut sortir de la phase bêta.

Le lancement

Ça sent bon le matin de Noël ? Tu es prêt pour le lancement officiel de ton produit !

Pour nourrir tes arguments de communications, tu peux très bien te servir des feedbacks de tes utilisateurs comme des verbatims (ce qu’ont dit tes utilisateurs), cela aura un impact fort sur la promesse de vente.

Lancer un produit et continuer de l’améliorer c’est aussi avancer en itérant.

Conclusion

Le processus de bêta-test, avec son lot de défis et de découvertes, ne se limite pas à la simple collecte de données. Exploiter et interpréter des résultats est une compétence bien à part.

Vouloir exploiter les résultats par soi-même est une tâche ardue à réaliser car tu es le créateur de ton produit et ta vision peut manquer du recul nécessaire. Dans cette perspective, faire appel à un professionnel s’avère précieux car il te donnera une dimension plus neutre et expérimentée. Cette collaboration permet d'assurer une analyse plus approfondie, facilitant ainsi l'identification des axes d'amélioration et la préparation d'une version finale du produit qui réponde aux attentes des utilisateurs de manière optimale. C’est l’objectif non ? 😉

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