Publié le
17
October
2022
Mise à jour le
12
minutes

Interview : Suomi Park Fujiwara de Biscott

Stephanie
Menezes
Dimitri
Nicolas

Découvre l'interview de Suomi, entrepreneuse passionnée et cofondatrice de Biscott. Dans cet entretien, elle nous parle de son entreprise qui propose des activités extrascolaires aux enfants, de ses prochaines étapes et de l'importance d'une équipe unie.

“Tu ne peux pas porter un projet tout seul, ton temps est limité dans une journée et la force de l’union joue beaucoup dans la réussite d’une entreprise." - Suomi Park Fujiwara

Les cofondateurs de Biscott

Est-ce que tu peux te présenter et nous parler de ton parcours ?

Je m’appelle Suomi, 42 ans, femme immigrée et maman entrepreneur depuis 10 ans. J’ai fondé Prestigious.fr en 2013, un Airbnb de luxe que j’ai revendu en 2021. Maintenant, je travaille sur mon nouveau projet Biscott.io depuis le mois de février 2022.

Est-ce que tu peux nous parler un peu plus de Biscott ?

Biscott est la première plateforme d’éducation à proposer des activités extrascolaires 100% en visio pour les enfants en France, à des prix accessibles et variés avec des professeurs de qualité. Notre but est de donner à nos enfants la capacité d’être créatifs afin de dévoiler tout leur potentiel pour l’avenir.

Savez-vous que plus de 85% des métiers qui existent actuellement n’existeront plus en 2030 ?

Nous souhaitons démocratiser l’accès à la culture et à la diversité pour que nos enfants deviennent les citoyens du monde.

Voilà, et je suis trop passionnée par ce que je fais !

D’où est venue l’idée de créer Biscott ? C’était un besoin personnel ?

J’ai beaucoup d’amis à l’étranger, je voyais ce qui se passe dans le domaine de l’éducation dans les autres pays. Donc, j’ai vu qu’il y avait un grand manque de diversité dans les activités pour les enfants en France. Par exemple, on commence le codage à partir du collège en France mais dans les autres pays ça commence dès l’école primaire !

Et pourquoi le nom Biscott ?

C’est pour donner de l’appétence pour l’éducation aux enfants ! Une biscotte c’est comme la connaissance, on la croque ! 🍪

Et puis je voulais un nom comme “Apple”, parce que c’est un nom simple et facile à mémoriser. De plus, ça se prononce pareil en anglais et en français. Nous voulons aller au marché international et c’était important de choisir un nom universel dès maintenant.

Quel est ton Business model ?

Nous mettons en relation les parents/élèves avec des professeurs qualifiés. Nous demandons ensuite une commission sur le cours acheté auprès des professeurs.

Nous sommes une marketplace BtoC mais aussi BtoBtoC. C’est-à-dire que nous proposons également nos offres à des sociétés pour qu’ils puissent proposer nos cours à leurs employés parents qui travaillent depuis leur domicile.

Nos offres permettent alors aux parents travaillant de chez eux d’occuper les enfants avec des activités créatives.

Comment es-tu allée chercher tes premiers clients / utilisateurs ?

Nos premiers clients ont été les parents des amis de ma fille, Rose, 7 ans. Ça a été notre POC (Proof of Concept) pour tester l’intérêt du marché.

Et maintenant, nous avons + 450 élèves inscrits, + 250 cours validés et + 80 professeurs disponibles depuis 8 mois. Nous ne nous attendions pas à créer si rapidement du chiffre d’affaires et des inscriptions.

Nous avons une croissance de + 200% par mois actuellement.

Et quelle est la raison de cette croissance rapide ?

On a essayé de bien s’entourer, notamment de plusieurs parents (notre cible principale). Une présence sur les réseaux sociaux et sur les salons comme Viva Tech.

Et petit à petit on a fait des partenariats avec des startups qui sont dans l’éducation. De plus, Biscott est incubé à Schoolab, ce qui nous aide dans la visibilité.

Comment as-tu connu le NoCode ?

Pour mon ancienne startup, nous avions confié la réalisation du site web à une agence digitale qui utilisait du Php + Drupal. C’était très compliqué de faire des petites évolutions sur la plateforme. Et avec le responsable marketing, nous avons voulu trouver une solution plus économique et plus efficace. C’est à ce moment-là que j’ai connu le NoCode, et Webflow en particulier pour notre site web.

Qui développe Biscott actuellement ?

Nous avons la chance d’avoir notre CTO ! Janick prend soin de choisir le bon langage et la bonne stack technique. 🛠

Comment as-tu trouvé ton CTO ?

Avec Yeon, la CEO, nous avons travaillé en 2021 (en plein Covid) dans notre market research. Après cela, nous avons décidé qu’il nous faillait un CTO. Je savais que cela serait difficile, mais nous avons tenté notre chance en publiant sur Malt notre offre et notre projet.

Nous avons reçu plusieurs candidatures et nous avons présélectionné 3 CTOs. Ensuite, nous avons fait un workshop à Station F pour mieux connaître ces personnes. Et au final, nous avons décidé de continuer l’aventure avec Janick.

Quel était ton plus gros challenge pour réaliser ton projet ?

Le plus gros challenge est clairement le recrutement. Le recrutement c’est de l’humain, et l’humain c’est jamais simple. Et quand tu croises ça avec le monde de la tech, c’est encore moins simple ! Aussi, les candidats sont de plus en plus exigeants et les startups ou les grandes sociétés recrutent les jeunes développeurs au prix d’or !

Recruter des profils qui “matchent” avec notre projet est aussi une difficulté car c’est un projet pour les enfants. J’aime recruter des gens passionnés !

Quelles ont été tes autres difficultés lors du développement de ton projet ?

Biscott est une plateforme plutôt B2C et BtoBtoC. Pour qu’elle soit rentable, il faut viser 2-3 ans d’investissement. Même si on génère du CA, il n’est pas encore suffisant.

Le coût du marketing pour le recrutement est assez élevé et c’est un challenge pour nous.

Peux-tu nous en dire plus sur la team Biscott ?

Oui, bien sûr ! Dans l’équipe, nous avons Yeon notre CEO qui s’occupe de toute la partie recrutement (professeurs et élèves) et de plein d’autres choses, c’est un vrai couteau suisse. Avant elle a travaillé dans le marketing, le luxe et la cosmétique pendant plus que 10 ans.

Janick, notre CTO, un autodidacte qui code depuis l’âge de 8 ans. Il a créé d’autres startups avant dans lesquelles il était aussi CTO. Nous avons une certaine expérience dans l’entrepreneuriat tous les 3.

Alexandra qui fait les recrutements des professeurs. Marie qui nous a rejoints pour travailler en tant que Community Manager et la partie Growth.

Et dans la tech, nous avons 2 devs en freelance et sommes également en train de recruter un Product Owner. En plus de cela, nous avons aussi plein de mentors. On essaye de bien s’entourer.

Est-ce que vous travaillez en télétravail ?

Oui ! Nous sommes sur toute la France. Quand nous serons plus nombreux, il y aura peut-être le besoin d’être ensemble (en présentiel) mais pour l’instant ça se passe super bien !

Quels sont les outils que vous utilisez pour discuter ensemble ?

On utilise beaucoup WhatsApp, Slack et Notion. Et pour nos réunions d’équipe, on utilise Google Meet. Vu que c’est un projet réalisé avec passion, nous sommes tous très réactifs dans la communication interne. 💪

Où en êtes-vous dans le projet actuellement et quelles sont les pistes pour l’avenir ?

Nous sommes en pre-seed (levée de fonds) ! Nous recherchons 300K euros pour finaliser notre plateforme et recruter plus de clients. C’est le moment d’investir !

Comment savoir que c’est le bon moment pour une levée de fonds ?

Avec ma première startup, j’ai commis beaucoup d’erreurs et j’ai beaucoup appris ! Sur Biscott, je ne peux pas commettre ces erreurs. Nous avons bien calculé les choses : le lancement, le moment de faire le POC, la levée de fonds etc.

On doit accélérer pour être le leader du marché et être reconnu pour cela dans les 12 mois à venir. C’est pour cette raison que nous pensons que c’est le moment de lever de l’argent. Pour développer plus rapidement la plateforme et investir dans le marketing. 🚀

Quels sont les cours que vous donnez dans la plateforme ?

Nous en avons beaucoup. Des langues étrangères comme l’anglais, l’espagnol, le chinois. Par exemple, les cours de lecture en anglais sont faits avec les livres d’Harry Potter pour vraiment susciter l’intérêt des enfants. 🧙🪄

Il y a aussi de la musique, du chant avec les musiques de Disney. Il y a aussi du yoga, de la pâtisserie, de la cuisine asiatique, du codage, de l’écriture créative, du dessin… et bien plus encore !

Comment est fait le recrutement des profs pour ce large éventail de cours ?

Le recrutement est fait par Alexandra, notre responsable pédagogique. Nous avons environ 3 interviews avec chaque professeur et leur faisons passer un cours de test.

Une fois que le prof est confirmé, nous concevons ensemble les cours pour être le mieux adaptés à nos élèves. La qualité de nos cours est très importante pour nous, surtout face aux enfants. On veut donc être 100% sûrs qu’on peut faire confiance à chaque cours disponible sur la plateforme.

Pour finir, quels conseils donnerais-tu aux lecteurs ?

J’ai quelques années dans l’entrepreneuriat et j’en apprends encore tous les jours ! Mais j’ai 3 choses à vous dire quand même.

Le premier conseil est d’être résiliant ! La résilience est la première qualité qu’un entrepreneur doit avoir. Si tu as un objectif en tête, il faut insister car on trouve toujours une solution.

Le deuxième conseil est de s’entourer de personnes qui portent le projet avec toi. Tu ne peux pas porter un projet tout seul, ton temps est limité dans une journée et la force de l’union joue beaucoup dans la réussite d’une entreprise.

Le troisième, et dernier conseil, est de bien mesurer le projet et ne pas se tromper entre la résilience et se voiler la face. Il faut savoir accepter quand nous commettons des erreurs, avoir la créativité pour pivoter et le courage de rebondir. 💪

Merci Suomi pour cet échange ! C’était super intéressant !

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